Les gouttes d’eau produites par les plants de maïs dont les graines ont été traitées aux insecticides systémiques peuvent tuer les abeilles en quelques minutes, d’après ce que démontrent des recherches menées à l’Université de Padoue, en Italie.
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Bien que l’Afssa dans son dernier rapport sur le sujet ne dénonce pas explicitement le rôle des traitements phytosanitaires dans la disparition des abeilles, il semble difficile aujourd’hui de nier leurs effets délétères.
Mais jusqu’ici, on n’avait évalué l’effet des pesticides sur les abeilles qu’au moment où les graines enrobées de pesticides sont semées dans les champs, ou en mesurant la contamination du pollen et du nectar par les pesticides que se sont répandus dans chaque cellule de la plante dont la graine a été traitée.
On découvre aujourd’hui que les effets des insecticides systémiques sont vraisemblablement beaucoup plus étendus qu’on l’estimait jusqu’ici.
Pour le professeur Vincenzo Girolami, du Département d’Agronomie de l’Environnement et de la Production Agricole de l’Université de Padoue, les gouttes d’eau issues du phénomène de guttation (1) de plantes provenant de graines de maïs traitées, tuent en quelques minutes les abeilles qui les ont absorbées. Son collègue chimiste, Andrea Tapparo, a montré, en analysant les gouttes issues de la « transpiration » des feuilles, qu’elles pouvaient contenir des néonicotinoïdes (substances utilisées dans le traitement des graines) à des concentrations 10 000 fois supérieures à la dose létale pour les abeilles.
Les gouttelettes qui reposent à la surface des feuilles sont parmi les sources d’eau préférées des abeilles, elles risquent ainsi un empoissonnement direct, et pour les
apiculteurs italiens, le problème ne se résoudra pas par la simple amélioration des semoirs ou des techniques de traitement.
Pour en savoir plus:
En apparence, la guttation ressemble à de la rosée. C’est un phénomène proche de la transpiration que certaines plantes, comme le maïs, mettent en oeuvre pour évacuer le surplus de pression racinaire qui peut apparaître au cours de la nuit, notamment dans les sols où le taux d’humidité du sol est important. Il se traduit par une forme de suintement d’eau aux niveaux des stomates (les pores des feuilles), qui se condense pour former des gouttelettes sur les feuilles.
V.Girolami, A.Tapparo – « Translocation of Neonicotinoid Insecticides From Coated Seeds to Seedling Guttation Drops: A Novel Way of Intoxication for Bees » http://www.beeccdcap.uga.edu/documents/Girolami.pdf
Un article plus détaillé: http://moraybeedinosaurs.co.uk/archives/imidacloprid1209.pdf
Pour comprendre comment les insecticides systémiques peuvent se retrouver en telle quantité dans la transpiration des plantes: http://moraybeedinosaurs.co.uk/archives/imidacloprid1209.pdf
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